Regina
Encre
Papier mix-media 250 g/m2
15 cm x 10 cm
Papier mix-media 250 g/m2
15 cm x 10 cm
Série de 4 créations uniques
Présentation exhaustive
Présentation exhaustive
La série Regina peut être mise en parallèle avec la série Phosphorium, qui elle aussi se distingue par un format particulier, celui de cartes de tarot. Contrairement à cette dernière série, Regina présente des personnages, plus précisément des personnages féminins, clairement désignées comme des reines. Celles-ci ont la particularité de révéler uniquement une moitié de leur silhouette et d’avoir un imposant bandage sur le visage. Les êtres féminins sont vêtus selon leur couleur (pique, carreau, trèfle, cœur) : elles arborent respectivement une combinaison complexe à parties métalliques, un ensemble dont les motifs sont des carreaux, un haut représentant un arbre et sa ramure, une simple toge. Leur coiffure reflète également leur couleur : coupe courte avec des pointes, coupe « au carré », coupe sauvage et naturelle, coupe mi-longue et légère. Contrairement aux trois autres reines, la reine de cœur n’affiche pas sa couleur via son vêtement (tel un brassard), mais par le biais d’un tatouage, soit à même la peau.
Avec Regina, Acknowledged a voulu rendre manifeste la situation de la condition féminine. Le bandage que chacune d’entre elles expose est le symbole de toute forme de violence, d’harcèlement, mais aussi d’assujettissement et d’aveuglement. Les quatre couleurs (pique, carreau, trèfle, cœur) représentent respectivement la haine et la contrainte, la rigidité et la discipline, la liberté et la nature, l’amour et la simplicité. Ces reines représentent donc un large panel de profils émotionnels et psychologiques, ce qui confère à cette série la portée universelle voulue par l’artiste. Le fait que les lettres « R » et le contour des cartes sont dorés exprime le caractère aussi précieux qu’inestimable de ce qui est dévoilé. Devant les créations de Regina, le spectateur fait face à deux impressions distinctes qui s’entremêlent. En effet, cette série est à la fois emplie d’une profonde tristesse (le bandage, l’anonymat des personnages, l’absence de couleur, les intentions de l’artiste) et, étrangement, rayonnante d’une certaine jovialité (le format cartes de tarot, la créativité émanant des vêtements représentés, les motifs à carreaux qui rappellent les personnages du clown ou, à degré moindre, d’Arlequin). Cette ambivalence est en parfaite adéquation avec celle qui existe entre ce qui est montré et ce qui est caché, entre ce qui est su et ce qui est tu. « Quand on regarde quelqu’un, on n’en voit que la moitié. » (Christian Vincent) |